Conformité RGAA, UX et contenus : le trio qu’on laisse (trop) souvent de côté.
L’accessibilité numérique est une obligation légale pour les services publics. Mais c’est aussi (et surtout) une exigence de bon sens : concevoir pour tout le monde, sans exclusion.
Et pourtant…
On croise encore chaque semaine des sites publics récents, refondus, financés, validés… qui cumulent des erreurs évitables. Pas par mauvaise volonté. Par manque de méthode, d’alignement ou de suivi.
Dans cet article, on revient sur les fondamentaux de l’accessibilité numérique en particulier dans le contexte des collectivités, institutions, établissements de formation, structures culturelles et sanitaires.
Penser accessibilité trop tard
Le problème numéro un : on pense accessibilité à la fin.
On conçoit, on développe, on remplit, on met en ligne… et ensuite, on se dit qu’il faudrait “passer un audit RGAA”.
C’est trop tard.
L’accessibilité se pense dès les premières maquettes, dès la rédaction des contenus, dès le choix du CMS. Sinon, on accumule une dette qu’on ne pourra pas corriger sans tout casser.
👉 Ce qu’il faut faire :
- Impliquer un référent accessibilité dès le cadrage,
- Valider les composants UI avec des critères WCAG / RGAA dès leur création,
- Prévoir des tests utilisateurs avec profils variés (pas que jeunes + valides + à l’aise avec le web).
Confondre conformité et accessibilité réelle
C’est une erreur fréquente : on pense qu’un score RGAA suffit. Mais un site peut être conforme sur le papier, et incompréhensible pour un humain réel :
- titres mal hiérarchisés mais “techniquement présents”,
- contrastes valides mais illisibles,
- navigation clavier possible, mais pénible,
- documents PDF conformes… mais vides de sens.
🎯 L’accessibilité, ce n’est pas un audit. C’est une expérience.
Oublier les contenus dans l’équation
Trop souvent, l’accessibilité est vue comme un enjeu “technique”. Mais ce sont les contenus qui posent souvent les plus gros problèmes :
- pages surchargées ou non structurées,
- liens ambigus (“cliquez ici”),
- absence de texte alternatif sur les visuels,
- langage inutilement complexe,
- absence de version simplifiée ou facile à lire (FALC).
👉 Ce qu’il faut faire :
- impliquer les contributeurs dans une logique de design éditorial,
- les former à l’écriture accessible,
- intégrer la clarté des contenus dans le cahier des charges dès le départ.
Négliger les composants dans le design system
Quand on travaille avec des design systems partagés, notamment entre plusieurs collectivités ou sites publics, l’accessibilité doit être ancrée dans les composants eux-mêmes.
Mais trop souvent, le système propose des boutons, des formulaires ou des carrousels… qui ne sont pas testés pour la navigation clavier, les lecteurs d’écran, les contrastes…
👉 Ce qu’il faut faire :
- intégrer les critères RGAA dans la définition de chaque composant,
- documenter leur comportement accessible,
- prévoir des tests automatisés ET manuels (ce n’est pas l’un ou l’autre).
Ne pas former (ou responsabiliser) les équipes
Vous pouvez avoir le meilleur audit, la meilleure intention, le bon CMS… Si les équipes (contributeurs, développeurs, designers, communicants) ne sont pas formées à l’accessibilité, elle ne durera pas.
L’accessibilité numérique est un sujet transverse. Elle concerne :
- les communicants (qui rédigent),
- les développeurs (qui intègrent),
- les designers (qui conçoivent),
- les chargés de projet (qui arbitrent),
- les décideurs (qui fixent le budget et les délais).
👉 Former, ce n’est pas “optionnel”. C’est ce qui rend la démarche durable.
Bonus : Ce que ça change (vraiment)
Un site accessible, c’est…
- plus de lisibilité pour tout le monde (pas que les “personnes concernées”),
- une navigation plus claire sur mobile,
- une meilleure indexation par Google,
- une réduction des demandes au support,
- une conformité avec vos obligations (déclaration d’accessibilité, schéma pluriannuel, etc.),
- et une image publique plus cohérente avec les valeurs de service, d’accueil, de transparence.
Ce qu’on fait chez Sérieux
On accompagne des institutions, des établissements publics, des structures santé ou éducation à :
- structurer leur site pour l’accessibilité,
- cadrer les bons choix dès l’amont,
- revoir leurs parcours et contenus,
- intégrer les exigences RGAA dans leurs design systems,
- former leurs équipes (avec pédagogie et sans jugement).
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À retenir
- L’accessibilité n’est pas une étape finale : c’est un fil rouge.
- Elle ne se limite pas au RGAA : c’est une question d’usage réel.
- Elle concerne tout le monde : pas juste les experts ou les développeurs.
- Elle ne freine pas un projet. Elle l’éclaire.
🎯 Et si vous la preniez au sérieux, dès maintenant ?
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