Accessibilité numérique et santé sont indissociables. Dans un contexte où les profils utilisateurs sont multiples (patients, aidants, soignants, gestionnaires…), la question n’est pas seulement de respecter les normes. Elle est de rendre l’outil vraiment utilisable, compréhensible et inclusif.
Dans le secteur de la santé, l’accessibilité numérique est souvent abordée comme une obligation légale ou un critère à cocher en fin de projet. Pourtant, lorsqu’on conçoit des outils destinés à des patients, des aidants, des soignants ou des gestionnaires, la question ne peut pas être traitée uniquement sous l’angle réglementaire. L’accessibilité, ici, n’est pas une option. C’est un prérequis à la compréhension, à l’usage et à la sécurité.
Des profils et des contextes très différents
Un outil santé n’a pas un “utilisateur type”. Il peut être utilisé :
- par un gestionnaire attentif aux données de conformité.
- par un patient en situation de stress, sur mobile, avec un niveau de littératie variable,
- par un soignant sous pression, entre deux actes,
- par un aidant, parfois peu familier du numérique,
Penser l’accessibilité, c’est commencer par comprendre la diversité réelle de ces situations. Et concevoir en fonction.
👉 Lire : UX patients et gestionnaire dans un cadre réglementaire
Le RGAA est une base, pas un objectif
Le Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA) pose un cadre précieux. Mais une interface peut être conforme… et malgré tout incompréhensible, ou inutilisable en situation.
Concrètement, cela veut dire :
- Tester les parcours avec les bons profils utilisateurs,
- Contextualiser les critères techniques (notamment sur mobile ou en environnement bruyant),
- Prioriser la lisibilité, la hiérarchisation, la charge cognitive.
L’information doit être accessible avant même l’interface
Dans les outils de santé, on oublie parfois que la difficulté ne vient pas du visuel, mais du contenu. Une mauvaise formulation, un champ mal nommé, une structure de formulaire floue… et l’information devient inaccessible.
Traduire les exigences réglementaires ou médicales en langage clair est donc une étape essentielle. L’accessibilité passe aussi par l’éditorial.
Accessibilité et ergonomie ne sont pas opposées
On entend parfois que rendre un site accessible le rendra “moins joli” ou “moins fluide”. C’est un faux débat. Un bon design accessible est aussi un bon design tout court : plus clair, plus rapide, plus utile. Ce qui aide un utilisateur non voyant ou dyslexique aide aussi un professionnel pressé ou un patient distrait.
👉 Lire : Accessibilité numérique les bases que même les sites publics oublient
Mesurer plus que la conformité
Un audit RGAA peut dire que votre outil est accessible. Mais les bons indicateurs sont ailleurs :
- Taux d’abandon de formulaire,
- Temps de complétion par profil,
- Demandes d’assistance récurrentes,
- Feedbacks qualitatifs (incompréhension, perte, double saisie…).
Intégrer l’accessibilité, c’est aussi accepter de la mesurer dans le réel, pas seulement sur une grille.
En conclusion :
L’accessibilité en santé numérique n’est pas qu’une obligation. C’est un acte de responsabilité. Penser l’accessibilité, ce n’est pas faire “pour les autres” : c’est faire pour tout le monde, y compris pour des publics qu’on ne voit pas. C’est aussi faire en sorte que la technologie tienne vraiment sa promesse dans un secteur où chaque information, chaque interaction peut compter.
👉 Vous avez un projet numérique en santé ? Parlons-en