L’onboarding est souvent le point d’entrée — et le point de décrochage — des utilisateurs dans les produits Web3. Et dans le cas d’un wallet crypto, l’expérience est d’autant plus critique qu’elle implique des notions nouvelles, techniques, parfois anxiogènes : clés privées, signature, recovery phrase, tokens, gas fees, etc.
Face à cet univers sémantique très codé, l’UX joue un rôle déterminant. Il ne s’agit pas de tout simplifier à outrance, mais de rendre compréhensible ce qui est essentiel, tout en construisant un climat de confiance et de responsabilité.
L’écueil n’ést pas technique, il est cognitif
Les obstacles principaux à l’adoption d’un wallet ne viennent pas de la difficulté de créer un compte, mais de l’incompréhension des conséquences de certains choix.
« Je ne comprends pas ce qu’on me demande. Est-ce que je peux me tromper ? Est-ce que je peux le refaire ? »
Ces doutes sont systématiques. Et la plupart du temps, la documentation n’est pas au bon endroit, ou pas au bon moment.
Selon l’étude de Chainalysis 2023, plus de 30 % des nouveaux utilisateurs crypto abandonnent l’expérience dans les 10 premières minutes, par peur ou par confusion.
Clarifier les statuts, les étapes, les risques
Un bon onboarding de wallet doit être progressif, contextualisé et à haute densité de feedback.
- Progressif : ne pas tout expliquer en un seul écran. Scinder. Guider.
- Contextualisé : expliquer chaque action au moment où elle devient critique (ex : signer une transaction).
- Feedback : visuel, textuel, rassurant. Ce qui est signé ? Ce qui est réversible ? Ce qui est à conserver ?
✨ Mettre en valeur ce que l’utilisateur contrôle et ce qu’il ne pourra pas récupérer en cas d’erreur.
Rendre lisibles les concepts Web3
Le langage est souvent un mur.
- Clés privées : est-ce une password ? Un accès technique ? Qui la voit ?
- Seed phrase : est-ce secret ? Pourquoi la stocker ? Et si je la perds ?
- Signer une transaction : est-ce légal ? Est-ce que je vais payer quelque chose ?
Des plateformes comme Rainbow Wallet ou Argent ont montré que des explications illustrées, synthétiques, contextuelles permettent de réduire l’anxiété tout en renforçant la compréhension.
Permettre d’essayer sans risque
Un wallet ne devrait pas être un point de non-retour. Or, beaucoup de produits Web3 imposent une expérience sans filet.
Recommandation UX : proposer un mode d’exploration, un wallet temporaire, ou une sandbox (comme le fait MetaMask dans certaines intégrations testnet). Cela permet de :
- manipuler sans stress
- comprendre avant de stocker
- prototyper sans pièges
Introduire la responsabilité sans culpabiliser
Le Web3 repose sur l’autonomie. Mais autonomie ne veut pas dire solitude.
Le bon ton ?
« Voici ce que vous devez comprendre pour utiliser cet outil en confiance. On est là pour vous accompagner. »
Pas : « Attention, si vous perdez cette clé, tout est perdu pour toujours et ce sera de votre faute. »
Des interfaces comme Ledger Live ont su créer une expérience à la fois sérieuse, responsabilisante, mais jamais pédagogiquement agressive.
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Rendre visible la relation au temps
Beaucoup d’onboardings wallet oublient de signaler la durée d’une action, ou le temps requis pour la comprendre.
- « Créer votre wallet – 3 min »
- « Sauvegarder votre phrase – 5 min »
- « Activer votre récupération – 2 min »
Cela permet à l’utilisateur de s’engager en conscience. Et d’ajuster ses attentes.
En synthèse
Un onboarding de wallet réussi n’est pas un parcours plus court, ni un vocabulaire plus simple. C’est une expérience plus lisible, plus guidée, plus sûre.
Ce que doit réussir un bon onboarding Web3 :
- Installer la confiance (sans exagération)
- Clarifier les conséquences (sans alarmer)
- Permettre l’erreur (sans le sanctionner dès la première action)
En Web3 plus qu’ailleurs, l’UX est une condition de l’adhésion.
Envie d’évaluer votre onboarding wallet ?
On peut vous aider à le rendre plus clair, plus accessible, et plus respectueux de vos utilisateurs.